Il y a quelques jours, le milieu de terrain du Tours FC, Pascal Bérenguer, a annoncé sa retraite sportive. A 34 ans, il a disputé 219 matchs de Ligue 2 (et 176 de Ligue 1) pour 13 buts marqués (12 en L1). Hormis au SC Bastia, le club de ses débuts, où il n’évolua qu’en Ligue 1, Pascal Bérenguer a toujours cotoyé la Ligue 2 à Istres, Nancy, Lens puis Tours. Il se confie sur sa belle carrière.
Est-on déjà trop vieux à 34 ans pour poursuivre au plus haut niveau en Ligue 2 ? Pascal Bérenguer ne se dédouanne pas : « Je m’étais fixé l’objectif d’être encore en bonne forme physique jusque 36 ans. La forme physique n’est pas le problème. Je joue au foot depuis l’âge de 4 ans, j’aime ce sport et je me suis toujours donné à fond même au moindre entraînement. Donc physiquement, ça va ! » Qu’est-ce qui a poussé le tourangeau a arrêté la compétition ? « C’est plutôt sur le plan mental que c’est devenu difficile l’an dernier. Je n’ai jamais eu ma chance, l’opportunité de jouer, malgré le fait que le club se trouvait dernier pendant un moment. Je n’ai jamais rien lâché, j’ai joué en équipe réserve dès qu’on me le demandait. A 33 ans, j’ai continué à respecter toutes les décisions du coach.«
Le passage de joueur à entraîneur débute la saison dernière
Pascal Bérenguer commence alors à s’intéresser de plus près au métier d’entraîneur et, loin d’en vouloir à son coach, en discute avec lui : « J’ai commencé à tourner la page et me suis penché vers ce futur métier d’entraîneur, qui m’avait toujours attiré. La relation avec Alex Dujeux a évolué, ce n’était plus vraiment des discussions de coach à joueur après les matchs mais plutôt l’attente que je livre ma vision sur le match joué, que j’analyse avec un autre œil que celui de joueur.«
L’arrivée de Marco Simone en lieu et place d’Alexandre Dujeux cet été aurait pu être une opportunité de se relancer sur le terrain. Pascal Bérenguer l’a également vu de cette façon : « Il me restait un an de contrat. Le staff a changé, je me suis dit que ce serait peut-être ma chance. J’ai fait une bonne préparation. Marco Simone avait ses idées, est arrivé avec ses joueurs, ses principes de jeu. » Et Bérenguer n’a pas réussi à grappiller de temps de jeu. Jusqu’à ce match charnière qui lui a permis de tourner définitivement la page : « On allait à Nancy, Laurent Agouazi était blessé. Je pensais vraiment être titulaire et me suis retrouvé 17ème homme, en tribunes. Chez moi, à Nancy ! Ca m’a foutu une claque. Et ça m’a permis de passer à autre chose.«
« Pablo Correa m’a aidé à devenir un homme »
Comme avec son ex-coach, Pascal Bérenguer évoque le sujet avec Marco Simone : « Préparer le DEPF, ça prend pas mal de temps, ça demande beaucoup d’investissement. J’en ai parlé avec Marco, il y a un bon feeling entre nous, sur le fait de passer de joueur à entraîneur. Au moment de dire stop, je n’ai pas trop cogité et je suis allé donner un coup de main auprès des U19. C’est une belle preuve de confiance du président, de Fabrice Bertone et de Marco Simone de m’offrir l’opportunité de rester au club, dans ce que j’aime, pour transmettre mon vécu.«
A l’heure actuelle, Pascal Bérenguer démarre une nouvelle vie au Tours FC auprès des jeunes U19. Et laissera en Ligue 2 l’image d’un footballeur généreux, toujours prêt au combat, précieux dans un groupe et pour ses partenaires sur le terrain. Doté d’une grosse frappe de balle, qui lui a permis de marquer une paire de jolis buts. Au moment de regarder sa carrière dans le rétroviseur, il se livre un peu plus : « La plus belle histoire restera Nancy. Forcément, vivre dix ans pour un club, ce n’est pas un hasard. Je dois ma carrière à Pablo Correa, Paul Fischer, Jacques Rousselot, je ne l’oublierai jamais. A 22 ans, Pablo m’a aidé à devenir un homme. La Lorraine est ma seconde « patrie », c’est une région que j’aime. Je crois que mon profil a plu aux supporters, ils ont vu que je donnais tout pour le maillot.«
Et de conclure : « Avec le recul, pendant 16 ans de carrière, j’ai été quelqu’un de droit, qui a toujours fait son travail. Aujourd’hui, le fait d’être encore apprécié par beaucoup de gens, de lire des témoignages de sympathie, ça me touche énormément. J’y suis sensible, j’ai toujours été quelqu’un d’affectif. C’est un peu la récompense d’une carrière. » On ne peut que partager et le remercier pour ce qu’il a donné sur les pelouses de Ligue 2 durant toutes ces années.
Retrouvez dès demain la suite de cet entretien sur la nouvelle vie d’entraîneur de Pascal Bérenguer.
Crédit photos : Tours FC / A.Bertrel
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