Dans le choc au sommet de la 13e journée de Ligue 2, Nancy a dicté sa loi à Dijon au terme d’une prestation aboutie lundi soir (3-1). Les Lorrains en profitent pour doubler leurs adversaires du soir et revenir à une longueur du leader et voisin messin.
Pablo Correa cherchait encore il y a peu le fameux match référence que chaque équipe attend au cours d’une saison. Le coach franco-uruguayen l’a probablement enfin trouvé lundi soir. Car non contente de s’adjuger le choc au sommet contre Dijon, son ASNL a certainement livré la prestation la plus aboutie et la plus complète de son début d’exercice. Il y a bien eu le net succès acquis aux dépens des Brestois mi-août (3-0) mais la partie fut rapidement tronquée après l’exclusion de Tié Bi dès la 26e minute. Forcément difficile à comparer. Alors que face à la meilleure attaque de L2 (23 buts au coup d’envoi pour le DFCO), Nancy a maîtrisé les débats de bout en bout. Sans supériorité numérique.
La première période a frôlé la perfection : une défense solide et appliquée, des combinaisons et des enchaînements plaisants dans des petits périmètres, un harcèlement au milieu de terrain de tous les instants (Guidileye et Aït Bennasser), de la clairvoyance et de la justesse dans l’orientation du jeu (Pedretti), de la percussion (Robic et Busin) ainsi que de l’efficacité offensive. Et quand on parle d’efficacité ces derniers temps du côté de Marcel-Picot, Julien Cetout n’est jamais très loin. Le joueur du mois d’octobre profitait d’un renversement de jeu de Busin pour se présenter seul dans la surface et ajuster Reynet avec sang-froid (1-0, 24e). Généreuse, l’arrière-garde dijonnaise offrait un deuxième cadeau un quart d’heure plus tard. Sur un centre puissant de Guidileye, Jullien se trouait et Busin, suppléant Puyo sorti sur blessure à la 17e minute, n’avait plus qu’à conclure du droit dans les six mètres (2-0, 39e). Calamiteux derrière et bousculés dans l’entrejeu, les Bourguignons frisaient la correctionnelle juste avant la pause lorsque Dalé raté un énorme face-à-face avec Reynet (45e+2). Asphyxiés, les visiteurs n’avaient que de maigres contres à se mettre sous la dent au cours d’un premier acte à oublier.
Dijon est passé à côté de son rendez-vous
Deux minutes après une reprise de volée de Cetout sur la transversale, les Dijonnais réduisaient l’écart à la suite d’un moment de déconcentration de la défense locale. Thiam armait de 25 mètres une frappe déviée par Muratori qui battait Ndy Assembe (2-1, 55e). On se demandait alors si les têtes nancéiennes allaient gamberger. Il n’en fut rien. Moins nette que durant les 45 minutes initiales, la domination des Rouge et Blanc se transformait en gestion intelligente de leur temps faible. Entré en jeu six minutes auparavant, Hadji – de retour de blessure – portait l’estocade en reprenant d’une tête croisée un coup franc subtilement dosé par Pedretti (3-1, 78e). Le Marocain manquait par la suite le doublé seul face à un Reynet, encore abandonné par ses défenseurs (86e).
En gagnant contre un concurrent direct, l’ASNL n’a pas seulement réalisé une belle opération comptable. Bien sûr, la bande à Clément Lenglet – une nouvelle fois porteur du brasseur de capitaine – compte trois points d’avance sur Le Havre (4e). Il est également appréciable pour Nancy de dépasser Dijon et de revenir à une longueur du voisin et rival messin. Mais le club au chardon a surtout montré sa capacité à répondre présent dans un rendez-vous important et se pose comme un très sérieux client pour la montée en Ligue 1 en mai prochain.
« On n’a pas été à la hauteur » déplorait Olivier Dall’Oglio à l’issue du match. Lucide, le coach du DFCO n’a pas caché sa déception et son inquiétude à la vue de la production proposée par ses ouailles. Simple non-match ponctuel ou problème plus profond ? Le technicien bourguignon a quinze jours pour trouver des réponses, des solutions et préparer au mieux la venue de Clermont.
Florent Gazeau, à Marcel-Picot