Après un mois de septembre raté, qui a entraîné l’éviction du coach Thierry Goudet, Le Havre s’est repris en octobre sous la houlette de Christophe Revault, et reste sur deux victoires consécutives. Pour sa part, le défenseur Cédric Cambon a débuté toutes les rencontres de Ligue 2, dans les bons comme dans les mauvais moments. Entretien.
MaLigue2 : Première constatation, ça va mieux au Havre depuis le début du mois…
Cédric Cambon : C’est exactement ça. On a connu un passage à vide pendant pas mal de journées après avoir fait un bon démarrage. On a même connu un changement d’entraîneur assez tôt, c’est une chose regrettable. On sentait pourtant que l’équipe avait un fort potentiel. On ne pouvait tout simplement pas se satisfaire de ça. Il y a eu une prise de conscience collective et désormais chacun en fait un petit peu plus. On est récompensés depuis trois matchs avec un nul et deux victoires d’affilée. Il faut continuer sur cette voie-là.
Que s’est-il passé entre le départ de Thierry Goudet et l’arrivée de Christophe Revault ? Un changement d’entraîneur était vraiment inéluctable pour créer un déclic chez les joueurs ?
Peut-être… Les résultats du moment ont tendance à confirmer cela. Pourtant, on compte pas mal de joueurs d’expérience et on aurait pu en faire plus tous ensemble plus tôt et tirer tout le monde vers le haut. Mais on a subi les choses. Maintenant, il faut se tourner vers l’avant, cela est derrière nous.
Pourtant Christophe Revault n’est pas la solution sur le long terme, comment a-t-il réussi à remobiliser tout le monde au début de son intérim ?
On connaissait la situation dès le départ et tout était clair. Christophe Revault est là pour filer un coup de main. On sait qu’à terme il y aura un nouveau coach mais on ne sait pas quand. Pour le moment, on réfléchit à court terme et c’est peut-être ce qui nous manquait. On s’était peut-être trop vite tournés vers notre objectif de fin de saison, surtout après notre bon départ. Désormais, on se focalise vraiment sur le match qui arrive et uniquement sur celui-là. Il reste beaucoup de journées, les adversaires connaissent aussi le projet ambitieux du HAC et toutes les rencontres sont difficiles. Christophe Revault nous remobilise de ce côté-là : ne penser qu’au match d’après.
Et finalement ça marche. Vous étiez 15e début octobre et vous êtes désormais 8e à seulement 6 points du podium. Cette Ligue 2 est toujours aussi serrée…
Tout à fait, on peut vite être tout en bas comme tout en haut. On doit réussir à enchaîner une série positive avec quelques victoires à la clé. On a déjà pris pas mal de retard et il faut enclencher cela si on veut se mêler aux premières positions. Alors c’est sûr que les deux dernières victoires à Valenciennes (1-0) et contre Sochaux (2-1) ont été compliquées. Vraiment compliquées. Mais on constate qu’on a encore de la marge et c’est satisfaisant de gagner dans ces conditions.
« C’était la première fois que je me retrouvais au chômage »
Votre prochain déplacement à Tours s’annonce dans la même veine que vos deux derniers matchs, contre une équipe au visage plutôt défensif sous les ordres de Marco Simone. Mais le TFC a joué en milieu de semaine et s’est qualifié contre une L1 (Angers). Est-ce un avantage pour eux de surfer sur cette performance ou un inconvénient d’accumuler de la fatigue ?
Je pense que ce match de mardi n’aura pas d’incidence, il ne faut surtout pas se dire qu’ils vont être fatigués. On sait que Tours est une équipe efficace à domicile, et que ce sera encore un match compliqué. De toute façon chaque rencontre est difficile dans ce championnat, et il faut tout le temps être concentré. Tout se joue sur des détails, on n’a pas le droit de se relâcher. On rentre dans le dur, on va commencer à rencontrer des équipes qui auront besoin de points et on n’a pas de marge sur elles. A nous d’être tout le temps impliqués au maximum.
Après 6 saisons à Evian, Le Havre est un nouveau tournant dans votre carrière. Qu’est-ce qui vous a conduit à rejoindre le HAC cet été ?
Déjà, c’est dû au fait que l’ETG ne m’ait pas conservé après la fin de mon contrat. Je suis parti en vacances et quand je suis revenu, je n’ai eu aucune nouvelle donc j’en garde un peu d’amertume. Après, il n’y avait pas de surprises non plus, je savais qu’il n’y aurait pas de suite. Mais c’était plutôt la manière dont ça s’est fait. J’ai vécu une intersaison compliquée, c’était la première fois que je me retrouvais au chômage, ce n’était pas évident. Puis les choses ont bougé début juillet. J’ai eu des contacts avec plusieurs clubs de Ligue 2, mais le projet du Havre m’a semblé vraiment cohérent et ambitieux. Je ne suis pas le genre de joueur à changer de club tous les ans donc le projet présenté était important. J’aurais aimé poursuivre en Ligue 1 c’est vrai, mais à mon âge je ne pouvais pas refuser la proposition du Havre. C’est une nouvelle expérience, et je vais laisser parler le terrain à présent pour répondre aux attentes.
Les attentes, c’est un rôle de cadre au sein de cet effectif ?
Oui, c’est un rôle qui me convient bien. J’aime encadrer les jeunes du groupe, et ils sont très réceptifs. Le Havre a recruté de l’expérience à chaque ligne, et c’est à moi de répondre présent. On sent que le club se structure à tous les niveaux, tout le monde s’implique à fond dans le projet. Mais attention à ne pas trop y penser pour nous joueurs, car cela peut aussi nous faire déjouer.
« J’ai déjà regardé les dates des matchs contre Evian »
Vous aviez déjà connu un premier gros changement au tout début de votre carrière. Après votre formation et une saison en L2 avec Montpellier, vous êtes parti à 21 ans jouer au Litex Lovech, en Bulgarie. Pourquoi cette destination étonnante si jeune ?
Découvrir un nouveau football, un nouveau pays, c’est intéressant. J’y suis resté un an et demi. Ça reste une bonne expérience. Mais il y a eu des choses extra-sportives qui m’ont fait rentrer en France, avec la naissance de ma fille notamment. Alors évidemment il y a eu des hauts et des bas là-bas. Je n’ai pas atteint l’objectif que je m’étais fixé : jouer la Coupe d’Europe chaque saison. On s’est fait éliminés en tours préliminaires par des gros clubs à chaque fois et on a pas atteint les phases de poules. C’était un risque de partir dans un championnat moins médiatisé mais je ne regrette rien, puisque cela m’a permis de rejoindre Evian en National après et de tout connaitre jusqu’en Ligue 1.
Vous avez justement déjà coché la date dans le calendrier du match Le Havre – ETG (17e journée) ou est-ce que vous n’y prêtez pas attention au contraire ?
Non, bien sûr que j’ai déjà regardé les dates des deux confrontations. Comme en Ligue 1, je regardais direct les dates des rencontres contre Montpellier. C’est un plaisir de rejouer contre eux. Et contre Evian, même si ça ne s’est pas très bien terminé, je vais retrouver avec une grande joie certains anciens coéquipiers. Mais après, ce sera chacun ses propres objectifs.
Propos recueillis par Dorian Waymel