Pendant la trêve internationale, MaLigue2 se penche sur ses anciens pensionnaires. Après l’interview de Maxime Le Marchand pour inaugurer cette rubrique, direction Angers cette fois. Le SCO cartonne en ce début de saison dans l’élite (2e), et le défenseur Vincent Manceau nous raconte cette transition Ligue 2- Ligue 1 réussie.
MaLigue 2 : Pour ne rien vous cacher, on n’imaginait pas voir Angers démarrer si bien sa saison en Ligue 1. Êtes-vous aussi surpris ?
Vincent Manceau : Oui, on ne s’attendait pas à démarrer aussi bien, à être juste derrière le PSG. On ne pensait pas faire un premier quart du championnat aussi flamboyant. Maintenant, je pense que c’est mérité sur l’ensemble de nos prestations.
Pourtant, comme l’été dernier, il y a eu beaucoup de mouvements dans l’effectif entre les nombreuses arrivées et les nombreux départs…
C’est vrai, mais tout le monde est arrivé avant le stage de pré-saison. Cela a porté ses fruits. Nous sommes partis tous ensemble sur l’Ile de Ré, il y a eu des chansons, beaucoup d’ambiance, et on a bien travaillé. Les nouveaux se sont tout de suite bien intégrés et on a trouvé une bonne entente très rapidement. Il y a avait beaucoup de joueurs de Ligue 2 aussi dans notre recrutement. Des joueurs comme N’Doye (Créteil) ou Traoré (Brest) faisaient partie de l’équipe type la saison dernière. On les connaissait déjà et on avait pu les observer en jouant contre eux.
Est-ce que le quotidien change quand on passe de la Ligue 2 à la Ligue 1 ?
Dès l’avant-saison, dès les premiers matchs amicaux et officiels, on a senti qu’il y avait beaucoup plus de supporters présents. En fait, depuis la montée, cet élan de soutien n’est pas retombé. Médiatiquement, on a du monde tous les jours désormais au club, cela fait partie du métier et c’est un côté qu’on ne connaissait pas trop, mais c’est plutôt sympa. On préfère évidemment quand les gens nous suivent et quand il y a du monde au stade. C’est une belle reconnaissance pour nous.
Vous avez disputé tous les matchs de L1 en tant que titulaire, mais vous n’êtes pas souvent mis en avant et on ne pense pas forcément à Vincent Manceau comme premier jouer à citer à Angers…
Ça ne me dérange pas du tout. L’équipe est le plus important. Moi je continue de travailler, je me sens de mieux en mieux à ce poste d’arrière droit où je me suis installé. J’aime de plus en plus défendre. C’est vrai qu’avant j’évoluais aussi quelques fois au milieu de terrain et que j’étais un peu plus porté vers l’avant. Mais désormais c’est un vrai plaisir d’évoluer à ce poste.
Vous êtes aussi un pur produit du centre de formation du SCO. Vous n’avez que 26 ans, mais vous devez-être l’un des garants de l’évolution du club et de sa mentalité auprès des nouveaux non ?
C’est vrai, et il y aussi Olivier Auriac qui a passé beaucoup de temps ici. On fait partie des « anciens » et on se doit de transmettre notre esprit de groupe, nos valeurs de solidarité auprès des recrues. Ceux qui ont connu la montée l’année dernière sont là aussi pour le rappeler. C’est à nous d’inculquer tout cela pour faire en sorte qu’on réussisse tous ensemble.
La saison dernière avant la reprise, votre entraîneur Stéphane Moulin nous rappelait « l’humilité, la modestie » mais aussi « l’ambition » qui caractérisaient le SCO. On suppose que le discours n’a pas changé en L1 ?
Non, c’est toujours le même ! L’idée, c’est de continuer à progresser. Même si on est très bien partis, l’objectif reste évidemment de se maintenir. Humilité, solidarité… oui ça nous correspond bien.
Si Angers cartonne, les deux autres promus (Troyes, GFC Ajaccio) sont eux dans la zone rouge. Quelle a été la recette au SCO pour réussir cette transition entre les deux divisions ?
Je ne sais pas ce qui se passe là-bas donc c’est difficile d’expliquer leur classement. Mais chez nous, toutes les recrues sont arrivées tôt, on a très bien travaillé et c’est peut-être ce qui a fait la différence. On est aussi restés plusieurs années à jouer la montée en Ligue 2, cette régularité nous a aidé. On reste focalisés sur nous-même. Dans le jeu, je sens que la concentration doit être encore plus poussée qu’en Ligue 2. Je sens vraiment la différence, on ne peut pas se relâcher la moindre seconde car la moindre erreur se paie cash. Dans les 30 derniers mètres, il y a énormément d’intensité.
Votre victoire au Vélodrome à Marseille (2-1) a marqué les esprits. C’est le match référence pour vous ?
Je ne sais pas si on peut parler de match référence. Mais en tout cas, tactiquement, on a réalisé une grosse performance. En première période, on a senti qu’ils n’avaient pas beaucoup de solutions. Après le repos, ils ont haussé le rythmé et ça a été un peu plus compliqué mais finalement on a réussi à faire la différence. Je pense que la victoire la semaine d’après contre Bastia (1-0) était encore plus aboutie. C’était la première fois où l’on avait la maîtrise collective sur l’ensemble du match. On reste sur deux victoires consécutives, et je pense que la trêve a fait du bien pour reposer certains joueurs sollicités. D’autres ont pu obtenir du temps de jeu en amical contre le Paris FC (0-0) et tout le monde repart sur le même pied d’égalité. On aura besoin que tout le groupe soit concerné pour la suite.
Angers ne s’est pas fait que des amis chez les suiveurs de la Ligue 2, puisque votre président a rejoint le syndicat « Première Ligue » favorable à la mise en place des 2 montées-2 descentes dès cette saison. Vous, les joueurs, pensez quoi de cette polémique alors que le SCO a terminé 3e l’an dernier ?
C’est une question à poser au président ça (rires). Nous pour le moment on vient de monter en Ligue 1, et on reste focalisés sur le fait qu’il y ait encore 3 montées et 3 descentes. Le principal pour nous, c’est de finir au-dessus de la 18e place pour être tranquilles quoi qu’il arrive. 17e, 16e, 15e, peu importe, le but c’est de maintenir le SCO !
Propos recueillis par Dorian Waymel
Crédit photos : Angers SCO