FC Sochaux Montbéliard

Bernard Maraval : « Le recrutement n’est bon qu’a posteriori »

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Ruben Rayo, espagnol recruté en provenance d’Israël

Suite de notre entretien avec Bernard Maraval, responsable du recrutement au FC Sochaux. Après avoir évoqué les difficultés de séduire les meilleurs joueurs de Ligue 2, abordons les résultats de l’équipe et le nouveau fonctionnement en interne.

MaLigue2 : Comment se passe le recrutement de joueurs à l’étranger ? Vous avez des scouts, vous vous déplacez personnellement ?

Bernard Maraval : Suite à la vente du club par Peugeot et la volonté de réduire tous les budgets, on a maintenant une cellule très limitée : nous étions cinq recruteurs, nous ne sommes plus que deux. Toute la semaine nous avons un maximum d’observation vidéo avec Philippe Raschke, le weekend nous partons sur les terrains en France comme à l’étranger. Nous profitons d’un réseau de contacts que nous avons mis en place à l’étranger, par des connaissances, d’anciens joueurs, des agents…qui nous permettent d’avoir des relais et des contacts privilégiés lorsque nous nous déplaçons.

C’est par ces intermédiaires que vous avez pu dénicher des joueurs comme Rayos et Teikeu, totalement inconnus en France ?

Ce sont nos contacts, nos observations vidéos et nos déplacements qui ont permis d’enclencher des discussions sur le projet.

Dans un premier temps, la discussion est menée par vos intermédiaires ou directement par vous-même ?

Dans un premier temps, la recherche est uniquement sportive avec une prise de renseignements sur l’état d’esprit du joueur. On essaye, tant bien que mal, d’avoir un maximum d’informations précises à son sujet et aussi sur ses volontés financières ainsi que celles de son club, propriétaire du joueur. Il est bien entendu important de savoir s’il est accessible ou pas, pour éviter de perdre du temps. Une fois toutes ces informations collectées, je fais remonter à la direction. A partir du moment où il y a un accord collégial sur le dossier et que cela rentre dans les clous financièrement, les discussions sont menées. Avant, par le président Pernet, Emmanuel Desplats et moi-même, présent pour l’aspect sportif ; aujourd’hui ce sera Emmanuel Desplats et le directeur général Ilja Kaenzig qui mèneront les discussions financières avec les agents et les clubs.

« Plus le joueur recruté va être bon, plus l’équipe devrait être performante »

Adolphe Tekieu Sochaux
Teikeu, le défenseur sochalien arrivé fin août

Au début de saison, ressentez-vous une certaine pression par rapport aux nouveaux joueurs qui vont évoluer sur le terrain ?

On est impliqué dans le projet, on veut que le club marche, on a forcément la pression. Et plus le joueur recruté va être bon, plus l’équipe devrait être performante. Forcément, il y a un lien très important et notre travail se situe sur 365 jours de l’année, pas simplement pendant le mercato.

La situation sportive est difficile…

On est impliqué au quotidien avec le staff et le club, aujourd’hui on est triste et déçu de la prestation collective des joueurs. On reste convaincu qu’il y a du potentiel mais à ce jour, il serait malhonnête de dire que tout va bien. Le recrutement n’est bon qu’a posteriori. On m’a souvent demandé : « Comment fait-on pour avoir des bons coups ? » C’est a posteriori que tout est bon ou mauvais, ce sont les résultats qui vont valoriser le travail ou pas.

Beaucoup de supporters étaient très enthousiastes de voir le recrutement qu’on avait fait, ça montre à quel point cela reste très fragile et très compliqué, à quel point la responsabilité est importante. Malgré l’enthousiasme partagé, le résultat n’est pas là. Il y a eu multitude de facteurs qui ont fait que, mais aujourd’hui nous sommes sur une spirale négative. C’est positif de se dire que l’effectif est de qualité, mais s’en gargariser ne suffira pas.

On peut aussi simplement dresser le constat qu’on a fait, de dire que les recruteurs et le club ont bien bossé pour amener des joueurs de qualité parmi l’effectif. Même s’il reste un pas à franchir, qui n’est plus vraiment votre boulot…

Je ne m’en détacherai pas. Aujourd’hui il y a une frustration et une déception, on est solidaire et il n’est pas question de dire : « J’ai fait mon boulot et les autres font de la merde » ! On est ensemble, il y a eu des choix de fait et il n’est pas question de charger untel ou untel. Peut-être que certains choix n’étaient pas bons, je ne le pense pas aujourd’hui mais il faut avoir la lucidité de se dire qu’au vu des résultats, ce n’est pas ce qui était escompté.

« Aucun souci pour laisser la lumière à ceux qui veulent la prendre »

omar daf FC Sochaux
Omar Daf, coach par intérim du FCSM

On imagine que vous planchez déjà sur la suite de la saison et le mercato d’hiver pour rectifier cela…

C’est le propriétaire qui va déterminer la suite. La première étape sera de trouver un entraîneur. Il fallait malheureusement essayer de faire un électrochoc parce que le message ne passait peut-être plus, il faut trouver la personne idoine pour relancer ce groupe. Le sportif a toujours cette faculté à baisser la tête, il faut trouver quelqu’un qui arrive à secouer tout ça et aide les joueurs à retrouver leurs qualités. Ce sera la première des étapes. Il y a déjà des réflexions sur ce qu’on pourrait amener de mieux, qu’est ce qu’on pourrait envisager pour le prochain mercato. Après tout dépendra des moyens que voudra donner le nouveau propriétaire, c’est lui qui a les clefs de tout ça.

Par rapport au coach, intervenez-vous dans la réflexion sur les profils d’entraîneurs recherchés ?

On m’a posé une question entre deux portes, j’ai donné mon avis. Je ne suis pas convié aux choix pour l’instant, ce sera entre le propriétaire M.Li et Ilja Kaenzig que sera fait le choix.

Vous semblez un peu moins enthousiaste par rapport à la nouvelle manière de fonctionnement de votre cellule de recrutement…

Non, si j’étais frustré je l’assumerai et si la situation ne me convenait pas je m’en irai faire autre chose. Je suis très attaché à ce club, ça fait 24 ans que j’y suis et s’il faut prendre un peu de recul pour voir les choses évoluer positivement, je suis le premier à vous dire : « On fonce » et je n’aurai aucun souci pour laisser la lumière à ceux qui veulent la prendre. Il n’y a aucun problème de mon côté, à partir du moment où il y a du bon boulot et que le club avance, je suis heureux dans un club où j’ai beaucoup donné et encore envie de donner.

Il y a encore quelques inconnues, on n’a pas toute la lumière sur la manière dont va être orchestré le club, c’est ça qui est un petit peu embêtant. A part ça, il n’y a aucune ambiguité. J’aimerai sentir comment ils veulent qu’on s’organise, qu’on travaille. C’est la seule chose sur laquelle je suis en attente aujourd’hui, mais on est tous concentré sur les résultats, qui sont très mauvais, pour sortir au plus vite de cette nasse.

Vos commentaires :

  1. Supporter

    Super ce site consacré à la Ligue 2, championnat dans l'ombre pour la presse nationale quand les infos ne sont pas verrouillées par la presse locale. Vraiment très utile avec des articles très intéressants.

    1 réponse

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