Nous sommes lundi 31 août vers 17h30. Le président nîmois, Christian Perdrier, présente à la presse deux nouvelles recrues. Steven Mounié et Jérôme Guiohata arrivent respectivement de Montpellier et Valenciennes. Ces deux joueurs s’expriment et répondent aux questions de nos confrères. Quand tout à coup les yeux se rivent sur une nouvelle tête, la surprise est de taille. Les supporters nîmois qui suivent cette conférence de presse via l’application Plush n’en croient pas leurs yeux, Adil Hermach est de retour !
Né à Nîmes le 27 Juin 1986, Hermach se tourne naturellement vers le club phare de la ville, le Nîmes Olympique. Le jeune garçon est en sport-étude avec son copain Nabil El Zhar (ex-Liverpool et actuellement à Las Palmas). En 2004, sous la houlette d’un certain Ollivier Dall’Oglio, le milieu de terrain et ses coéquipiers se hissent en finale de la Coupe Gambardella face au Mans. Malheureux, les Crocodilets ne réunissent pas à décrocher le quatrième trophée en autant de tentatives suite à une défaite 2 à 0. Entre temps, l’habile droitier effectue quelques apparitions avec l’équipe première alors en National. Une génération dorée que Nîmes ne peut retenir après la perte de son statut professionnel. C’est le cas d’Adil Hermach qui s’envole pour le Racing Club de Lens avec la promesse d’un bel avenir.
Capitaine lensois à 24 ans
Relégué dans un premier temps en CFA, le franco-marocain découvre les joies des sélections jeunes avec les Lions de l’Atlas. Lors de l’édition 2006/2007, au cours d’une rencontre de Coupe UEFA, il remplace Jonathan Lacourt (qu’il retrouvera à Nîmes) pour sa première dans la cour des grands. La saison suivante est moins joyeuse pour lui, non désiré par Guy Roux puis Jean-Pierre Papin, le milieu récupérateur est prêté un an au KSV Roulers (Jupiler League) pour acquérir du temps de jeu. A son retour le club Sang et Or est en Ligue 2 et Jean-Guy Walemme prend les rênes de l’équipe. Le technicien accorde sa confiance au duo Kovacevic – Hermarch à la récupération. Un choix payant puisque les Artésiens seront champions de Ligue 2. Durant l’année 2008, Hermach est même sélectionné avec les A. Preuve que le joueur a passé un cap, Jean-Guy Walemme lui donne le brassard pour le reste de la saison, afin de mener les siens dans la course au maintien en Ligue 1. Fin Juin 2011, la mission n’est pas atteinte et Hermach opte pour un choix des plus exotiques, Al Hilal (Arabie Saoudite) pour une durée de 4 ans.
Un avenir en Chine avant une décision tout autre
Une décision pour l’argent avant de retrouver pour quelques mois la France et Toulouse sous la forme d’un prêt en Janvier 2013, un passage plutôt convaincant. Après l’Arabie Saoudite, l’international marocain découvre les Emirats arabes unis et l’écurie d’El Wahda. La suite de son récit qu’il évoque en conférence de presse est pour le moins unique. Son père habitant toujours à Nîmes est gravement malade, il décide d’être à ses côtés. Toujours désireux de jouer au football, il prend contact avec les dirigeants du NO via l’entraîneur de son petit frère, joueur chez les jeunes du club. De fil en aiguille, les discussions progressent et comme l’indique Laurent Boissier à nos confrères de Midi Libre « on parle d’un joueur de haut niveau, ancien capitaine de Lens en Ligue 1. Cela me paraissait inconcevable qu’il veuille revenir chez nous…« . Milieu technique doté d’une bonne frappe, précieux par sa qualité de passe et omniprésent à la récupération, Adil Hermach devrait surnager en Ligue 2, si sa forme physique est toujours au rendez-vous.
L’homme aux 96 rencontres dans les championnats français aurait pu signer en Chine comme cela était prévu ou même en Ligue 1 avec qui il avait des touches, mais la raison du cœur l’a emporté. Revenu après 10 ans d’absence, son salaire a été fortement revu à la baisse. Crocodile jusqu’à la fin de la saison, le quotidien local évoque la possibilité de rester en cas de maintien et même un projet de reconversion. Comme quoi, « le cœur a ses raisons, que la raison ne connaît point… »
Crédit photos : footafrica365, goal & NO