Alors que Nancy débute sa troisième saison consécutive en Ligue 2 lundi face à Tours, Paul Fischer, directeur général adjoint du secteur sportif de l’ASNL, revient pour MaLigue2 sur la saison écoulée avant de se projeter et d’afficher les ambitions du club lorrain pour l’exercice à venir.
MaLigue2 : Nancy a terminé à la 5e place la saison passée à six points de la montée. Quel bilan en tirez-vous ?
Paul Fischer : C’est un peu mitigé. Globalement, on a réalisé une saison plutôt honorable même si l’objectif qui était de monter n’a pas été atteint. On a malheureusement connu un creux énorme de fin novembre à janvier qu’on a ensuite traîné comme un boulet. On se rend compte qu’à la fin il ne manquait pas grand-chose. On a enchaîné huit matchs sans victoire dont six défaites. Cette période nous a été préjudiciable et, dans un championnat comme ça, on ne peut pas se permettre d’avoir un tel creux. Il faut un minimum de constance.
Cette inconstance serait-elle liée à la jeunesse de l’effectif ?
Sûrement. On n’a pas su briser cette spirale négative et on a enchaîné les défaites. On n’a pas eu la maturité nécessaire et peut-être pas assez de joueurs d’expérience pour sortir de ce mauvais pas le plus vite possible. On peut connaître des contre-performances mais il ne faut pas qu’elles durent.
L’équipe a-t-elle manqué de leaders et de cadres durant cette période ?
Probablement. Je ne suis pas en permanence avec les joueurs mais si on a perdu tant de matches d’affilée c’est que quelque chose clochait. Peut-être que l’apport des anciens a été insuffisant à ce moment-là. Pas seulement techniquement ou dans le jeu mais aussi en dehors du terrain.
La saison dernière est-elle digérée ?
On a un an d’expérience en plus. Notre équipe est jeune mais chaque année qui passe donne un peu plus de sécurité, de vécu et de vice. Ce qui est important dans ce championnat de Ligue 2 demandant de l’engagement et de la constance. Une année de plus à ce niveau-là est forcément profitable. On espère que la mayonnaise prendra avec les joueurs d’expérience pour pouvoir monter en Ligue 1.
« On recherche un défenseur central d’expérience »
L’objectif est donc clairement annoncé…
L’objectif c’est la montée. On ne s’en est pas caché l’année passée et on ne va pas dire que cette saison on aura des objectifs à la baisse. Mais il y a de la concurrence. Peut-être encore plus que l’an dernier : Lens et Metz sont redescendus. Il y a Evian aussi. Ce sont des équipes structurées qui vont forcément lutter pour la montée. Il y a d’autres équipes aussi comme Auxerre qui a fait un bon recrutement et Le Havre qui affiche ses ambitions. Ce sera compliqué de s’extirper de ce championnat. Surtout s’il n’y a finalement que deux montées.
Robic et Chrétien sont arrivés, Hadji a prolongé, Pedretti est ciblé : le recrutement a été axé sur les joueurs expérimentés…
C’était notre objectif n°1. On a été confronté à pas mal de concurrence sur ce type de joueurs car en L2 tout le monde recherche les mêmes profils. Forcément, c’est compliqué d’attirer les joueurs. On en a pris deux qui nous donnent satisfaction aujourd’hui et on espère en recruter d’autres. Benoît Pedretti peut nous intéresser. On va voir. On va d’abord le recevoir deux-trois jours et on discutera après.
Lors du dernier exercice, Nancy n’affichait que la 9e défense du championnat. C’est également un autre axe important du recrutement ?
Nous sommes en quête d’un joueur dans ce secteur avec du vécu, une certaine expérience et qui apportera de la stabilité dans ce compartiment de jeu. La priorité est un défenseur central. Après si nos finances nous le permettent, pourquoi pas un attaquant en fin de mercato.
A quatre jours du premier test contre Tours, où en est Nancy ?
C’est toujours difficile de dresser un bilan d’une préparation. Des fois ça se passe bien et en championnat ça va mal et quelques fois c’est l’inverse. C’est difficile de donner un avis. On vit bien ensemble, il n’y a pas de problème. Tout va bien. On a fait de bons matches de préparation même si on n’a pas assez marqué. On reste tout de même invaincu. C’est toujours bien de ne pas perdre mais ça ne donne pas beaucoup d’enseignements. Tous les voyants sont au vert mais rien ne remplace la compétition. Ce sont les rencontres officielles qui donnent les meilleurs indicateurs. Je préfère attendre les premiers matches de championnat pour savoir où on en est.
« La priorité ? Être plus efficace »
Depuis son retour en L2, l’ASNL a la particularité de réaliser des débuts de saisons plutôt poussifs. Comment expliquez-vous cela ?
Nos préparations sont un peu plus solides qu’ailleurs. On vise sur le long terme. On s’exprime au fil du temps quand d’autres s’émoussent un peu. Il y a aussi les équipes en face qui jouent différemment contre l’ASNL parce qu’elle annonce d’entrée de jeu ses ambitions. Certaines formations se disent qu’elles jouent contre un prétendant à la montée donc serrent les fesses. C’est difficile de jouer contre des adversaires qui défendent à onze. Il faut beaucoup, beaucoup de qualités pour mettre en difficulté ce genre de formations. Quand les équipes viennent ici, le stade est beau avec du public dans une ville de foot. Nous avons plus de 10 000 abonnés, ce qui est conséquent. Tout est propre et bien ficelé. C’est un environnement de football qui donne envie de jouer. Forcément c’est plus compliqué pour nous. Il faut être bon pour gagner les matchs et ce n’est pas évident d’être tout le temps bon.
Faudrait-il que Nancy se montre plus pragmatique et moins attrayant dans le jeu ?
Si on peut allier les deux c’est mieux. Si on peut être bon et beau, c’est bien. Maintenant être plus efficace est prioritaire. Les joueurs en sont conscients. On a nos limites aussi, il faut le reconnaître. Si certaines fois on n’a pas gagné les matchs c’est parce que c’était insuffisant. A certains moments quand vous n’arrivez pas à gagner des rencontres, c’est que l’équipe n’est pas assez forte pour faire basculer le résultat.
Les joueurs pourront en tout cas compter sur un fidèle public avec la barre des 10 000 abonnés franchie…
C’est une vraie force et une fierté. Pour le président, c’est quelque chose d’important et pour les joueurs aussi. Jouer devant 14 000 personnes c’est forcément mieux que devant 1 000. L’essence du football professionnel est d’évoluer devant du public et pas devant des courants d’air. Nos prix sont attractifs, nous avons un stade confortable et des conditions favorables. Les gens s’identifient aussi à l’équipe et le spectacle proposé est cohérent. Tous ces facteurs font qu’on arrive à attirer les gens qui prennent plaisir à venir voir jouer notre équipe.
Crédit photos : Panoramic