Avec 18 réalisations au compteur, Mickaël Le Bihan a terminé en tête du classement des buteurs lors de l’exercice écoulé. La confirmation statistique de l’attaquant du Havre est attendue cette saison. Pas une mince affaire lorsque l’on jette un coup d’oeil aux parcours des meilleurs artificiers de la division des dix dernières années. Après Olivier Giroud, Steve Savidan ou encore Bakary Koné, suite de notre tour d’horizon des ex-meilleurs buteurs de Ligue 2.
Ils n’aiment que la Ligue 2
– Jean-Michel Lesage (16 buts, Le Havre, 2006 et 18 buts, Le Havre, 2007) : L’archétype du joueur estampillé Ligue 2 ou un phobique de la Ligue 1 au choix. Sacré co-meilleur buteur de la division à deux reprises, «JML» et son pied gauche n’ont jamais pu confirmer leurs statistiques à l’échelon supérieur. Son expérience de la L1 se résume à une brève parenthèse à Auxerre de juin 2007 à janvier 2008. Barré par Kévin Lejeune, il ne dispute que onze matches toutes compétitions confondues et revient au Havre illico presto. Depuis 2010, celui qui a soufflé ses 38 bougies le 1er mai dernier évolue à Créteil où il peut étaler sa palette technique et faire admirer sa science des coups de pied arrêtés.
– Cédric Fauré (15 buts, Reims, 2012) : Pourtant promu en L1 avec Reims en 2012, le Toulousain de naissance n’arrive pas à s’entendre avec ses dirigeants pour une prolongation de contrat et s’en va poser ses valises à Guingamp. La montée dans la poche à l’issue de la saison, Fauré retrouve une élite qu’il n’avait plus connue depuis le second semestre 2008 avec Le Havre. Mais quatre petits matches plus tard et un mutisme devant le but, il préfère prendre la tangente en Belgique. A Charleroi et en D2 belge pour les mois à venir.
Ils ont privilégié l’argent
– Mustapha Yatabaré (23 buts, Guingamp, 2013) : L’international malien s’avance vers la L1 escorté de son titre de meilleur buteur de L2. Pas de quoi lui faire peur, en témoignent ses 11 réalisations en 31 rencontres de championnat avec la formation bretonne. Il participe pleinement, au passage, à la victoire en Coupe de France grâce à ses huit banderilles plantées tout au long de l’épreuve dont une en finale. Néanmoins dans les ultimes instants du mercato estival 2014, le frère aîné de Sambou s’engage avec le club turc de Trabzonspor. A un million d’euros par an et 7 500 euros par match joué, on comprend mieux pourquoi.
– Andy Delort (24 buts, Tours, 2014) : Etoile d’or France Football grâce à ses 24 buts en 2014, le natif de Sète est courtisé ardemment par Rennes mais opte pour la traversée de la Manche et la D2 anglaise en rejoignant Wigan. Pour le salaire qui va avec, les stades pleins et tout le tralala. Mais rien ne se passe comme prévu. En manque de temps de jeu et n’entrant pas dans les plans du nouvel entraîneur Malky Mackay, l’ex-Ajaccien revient en prêt pendant six mois à Tours pour aider le club à se maintenir. Mission accomplie. Ne voulant plus retourner chez les Latics, Delort a signé un bail de quatre ans avec Caen cet été et sera évidemment attendu au tournant.
Ils se sont perdus en route
– Kandia Traoré (18 buts, Le Havre, 2007) : Recruté à l’Etoile du Sahel en 2005, l’international ivoirien inscrit 32 buts en 73 matches de L2 sous les couleurs havraises. Co-meilleur artificier avec son coéquipier Jean-Michel Lesage en 2007, il décide curieusement de quitter la France pour les Emirats arabes unis à 25 ans. Mais avant même que la saison commence, l’attaquant africain quitte le club émirati et profite du mercato hivernal pour rallier Sochaux. L’expérience tourne court puisqu’après un demi-exercice sans but, il est prêté à Strasbourg. De retour en Franche-Comté, ce bourlingueur est de nouveau prêté puis transféré définitivement à Caen pour succéder à Savidan. En vain. Traoré ne retrouvera jamais son efficacité et terminera même en réserve dans le Calvados. Depuis 2014 et après une année sans avoir joué en club, il s’est exilé en Hongrie au Honved Budapest.
– Sebastian Ribas (23 buts, Dijon, 2011) : Et pourtant, durant trois saisons à Dijon, l’attaquant uruguayen marque respectivement 9, 16 puis 23 buts en championnat. Canonnier en chef en 2011, celui qui possède aussi la nationalité italienne tente l’aventure au Genoa. Le début de la descente aux enfers. Ribas ne joue pas une seule minute avec la formation transalpine. S’ensuivent des prêts en pagaille au Sporting, à Monaco, au Barcelona SC en Equateur et à Strasbourg. En Alsace, le Sud-Américain a mis un terme à une incroyable disette de trois ans sans faire trembler les filets. Un véritable gâchis.
Les parcours des derniers meilleurs buteurs de Ligue 2 sont donc divers et variés. A Mickaël Le Bihan maintenant de tirer pleinement profit de sa saison 2014-2015 réussie.
Crédit photos : Panoramic