Cinquième en 2009-2010 à 5 points du podium, 6ème en 2010-2011 toujours avec le même retard, à nouveau 5ème en 2012-2013 à 8 points du 3ème, 9ème l’an passé après avoir été sur le podium jusqu’à la 31ème journée et en demi-finale de la Coupe de France, le SCO Angers a enfin concrétisé son travail de longue haleine en montant sur la troisième marche du podium et validant sa montée en Ligue 1 !
Il était temps, surtout avec ce nouveau règlement hors de propos qui réduira à deux les clubs promus dès la prochaine saison. Le SCO Angers retrouve l’élite 21 ans après l’avoir quittée, et n’a pas de quoi bouder son plaisir. La Dalle Angevine, plus conquérante que l’année dernière, résume bien cela : si le SCO n’est pas un 3ème par défaut, il a toutefois su profiter de la faillite d’autres prétendants qui auraient du être en capacité de terminer à leur place. Tant pis pour eux, le train est passé et pourrait bien les laisser à quai plus longtemps que prévu.
Jonathan Kodjia en janvier « On va être l’équipe qui dérange »
Avant la reprise du championnat, Stéphane Moulin avait répondu ainsi à notre question sur les ambitions angevines de la saison : « On veut continuer d’exister en Ligue 2, être une équipe qui tient un rôle tout au long de la saison. Nous n’avons que le 15e budget du championnat. Nous devons garder nos valeurs d’humilité et de modestie, sans pour autant manquer d’ambition. On veut rester une valeur de la Ligue 2, et plus si affinités… On espère connaître une fin différente de l’an dernier. » Il est intéressant de voir à quel point ces mots ont sonné juste dans la durée, et les différents échecs ultérieurs n’y sont sans doute pas étrangers. Le SCO a su être ambitieux, ce qu’on avait senti dès la mi-saison : Stéphane Moulin s’était même inhabituellement plaint de l’arbitrage pour justifier des résultats peu favorables, un agacement significatif de son envie d’être plus haut et d’exister encore plus dans ce championnat.
Chez les joueurs aussi, l’envie d’être ambitieux revenait au long des interviews. Jonathan Kodjia en janvier ;« On va être l’équipe qui dérange. A partir du moment où on est à l’affut, on restera dangereux. C’est à nous d’avoir cette constance, d’enchainer les matchs sans perdre et gagner en régularité » ou Thomas Mangani en mars : « Il y a une bonne osmose entre les anciens, les mecs d’expérience, et les jeunes de talent. Le club me correspond parfaitement, j’ai ce besoin de ressentir un esprit familial. Familial mais aussi ambitieux ! »
Angers, club qui réussit ses mercatos
L’ambition sera maintenant de réussir à l’étage supérieur, en négociant bien cette intersaison, tout comme l’année passée où les angevins avaient été actifs et inspirés dans leur recrutement. Malgré le départ de Yattara cet été et celui de Boufal cet hiver, le SCO a su faire les bons choix : Butelle, Camara, Ngando, Clemence, Kodjia, Mangani auront apporté une véritable plus-value au groupe, tout comme l’expérience de Guillon, Pierre et NGosso sur certains matchs. En y ajoutant des joueurs déjà au club comme Thomas, Manceau et Diers qui ont réalisé une superbe saison, l’alchimie a permis d’obtenir ces 64 points suffisants à la montée.
Cette moyenne d’ 1,68 point/match permet d’apporter une nuance certaine, le SCO Angers n’a pas non plus totalement maîtrisé son sujet cette saison. Il lui faudra bâtir un groupe taillé pour la Ligue 1 en s’appuyant sur les bons éléments de Ligue 2, afin de faire durer le plus possible les soirées de Ligue 1 à Jean Bouin. C’est toute l’ampleur de la tâche qui attend le président Chabanne et le staff de Stéphane Moulin qui, n’en doutons pas, sauront une fois de plus faire les bons choix, guidés par leurs compétences respectives. Car Angers en Ligue 1, ce n’est ni près, ni loin, juste présent. Bon vent !
Crédit photos : Yann Luat / Angers SCO