Ce samedi matin, j’éprouve le besoin de compatir avec plusieurs personnes. D’abord avec Benjamin Bertrand, le portier tourangeau. Mais aussi avec son adversaire d’un soir, l’Orléanais Thomas Renault. A Gaston-Petit, j’imagine que Landry Bonnefoi n’a presque pas dormi. Et que le voyage entre Niort et Valenciennes a paru une éternité pour Bertrand Laquait. Une grande pensée car j’ai été et je suis toujours gardien de but. Mais même à mon niveau, encaisser 3, 4 ou 5 pions reste difficile à avaler. Se relever, parcourir le court chemin d’un duel perdu et le fond de ses filets est un supplice. Là où, logiquement, il est inscrit « défense d’entrer ». Mais merci, merci mille fois. Car le panneau avait miraculeusement disparu et la soirée portes ouvertes a pris tout son sens. Bandes de coquins, vous ne l’aviez même pas annoncé !
On doit s’en douter, c’est vrai. Semaine après semaine, on constate avec satisfaction l’indécision d’une Ligue 2 aux charmes irrésistibles. Car il y a de tout : du suspense, des cartons -jaunes et rouges-, des penalties marqués et ratés, des occasions et surtout des buts ! 33 ce vendredi soir. Et aucune victime à déplorer. Ou presque. Disons quelques disparus. Valenciennes a pris froid au pays des Chamois. Un gros rhume qui intervient trois semaines après la douche normande. Il faudra quand même penser à se soigner. Car une maladie bénigne peut vite devenir incurable. Autre disparu, Châteauroux. C’est d’ailleurs plus inquiétant pour les Berrichons qui ont littéralement sombré, explosé face à la réputée terrible attaque de l’ASNL (2-5). Les Lorrains n’avaient plus passé cinq buts à un adversaire depuis le printemps 2010 (5-1 contre Lens). Les Castelroussins s’enfoncent et ne semblent pas armés pour lutter bien longtemps…
Une lutte acharnée, presque demandée. Celle livrée pendant 90 minutes par de combatifs mais naïfs tourangeaux. Comment peut-on mener 3-0 après un quart d’heure de jeu et se voir égaliser à la 53e ? « On n’a pas le droit », peste Olivier Pantaloni. Le FCT est passé tout près de la catastrophe après que Samuel Bouhours ait vu rouge (54e). Mais cette opposition entre un Tours prônant l’offensive et des Orléanais méritants reflète cette septième journée de Ligue 2. Rien ne se passe comme prévu. Thomas Renault a bien hérité du sale rôle que d’aller récupérer une quatrième fois et à contre cœur, le cuir empêtré dans ses filets. Au plus grand bonheur de tous. D’avance, merci pour votre rab promis en milieu de semaine prochaine !