Julien Cordonnier est le directeur sportif de l’US Orléans depuis un peu plus d’un an. Période de mercato oblige, c’était l’homme à interroger afin de présenter le club champion de National, nouveau pensionnaire en Ligue 2 !
C’était fondamental d’obtenir le titre de champion de National à Luzenac?
Le premier objectif était la montée en Ligue 2, une fois actée on avait tous envie d’aller chercher ce titre. Le hasard du calendrier a bien fait les choses car on jouait le titre sur le dernier match à Luzenac, c’était vraiment intéressant. On a montré de réelles valeurs pour conquérir ce titre chez un adversaire qui monte aussi en Ligue 2.
Ce match spectaculaire reflète-t-il votre parcours cette année ?
Notre force cette année fut surtout la solidité ; paradoxalement sur ce match on a concédé trois buts, je crois que c’est l’une des seules fois ! Mais on sait que les rencontres de fin de saison sont souvent plus ouvertes. Sur l’ensemble de notre saison, notre montée se résume plutôt à une vraie efficacité défensive et la capacité de faire la différence assez tôt dans les matchs.
Votre meilleur buteur est à 14 buts, ce n’est pas énorme. Ça signifie que vous avez une équipe pas forcément très offensive ?
Non. On a un style de jeu assez offensif, on joue en 4-4-2 avec deux véritables attaquants, deux véritables joueurs de couloirs. Il y a une discipline tactique très importante instaurée par le coach Olivier Frapolli, même nos attaquants travaillent énormément et parfois il leur manque cette lucidité pour pouvoir la mettre au fond. Sur l’ensemble du championnat, on a fait une grosse saison collectivement. A la différence par exemple de Luzenac qui est monté avec un buteur à 22-23 buts, nous c’est plutôt l’ensemble de l’équipe qui a permis l’accession en Ligue 2. C’est plutôt homogène, on n’était pas dépendant d’un seul garçon et, pour moi, c’est une bonne chose.
Dans quel secteur vous êtes vous montré plus en difficulté cette année ?
De l’avis de nos concurrents, on était une équipe très solide, difficile à manœuvrer, qui n’avait pas beaucoup de failles dans chaque compartiment du jeu. C’est ce qui est ressorti au fil de la saison, une équipe expérimentée sans gros points faibles. C’est vraiment intéressant quand les adversaires vous disent ça au fil de la saison.
Les cadres de la montée vont-ils rester au club ?
L’idée directrice est claire, elle a été convenue et planifiée très rapidement en début de saison avec le coach : on souhaite garder notre ossature. Les garçons étaient venus sur un projet, ils savaient derrière que si on montaient ils avaient pour certains une année voir pour d’autres deux années de prolongation. On a notre noyau dur qui va rester chez nous et on souhaite se renforcer avec 5 à 6 garçons expérimentés de Ligue 2, voilà le contour de l’équipe l’année prochaine. Je suis persuadé qu’on a un groupe qui va monter de niveau et qui va être capable de rivaliser avec les clubs habitués à la Ligue 2.
Arnaud Balijon est le premier de ces joueurs que vous souhaitiez voir arriver rapidement…
Tout à fait, on cherchait un gardien d’expérience. Au départ, les choses sont claires, on a notre gardien sous contrat qui restera numéro 1. On souhaitait aussi un gardien expérimenté de Ligue 2 car on ne sait jamais, il peut y avoir des suspensions, blessures, méformes… On se devait d’avoir quelqu’un qui derrière saurait répondre à des défaillances ou des problèmes. Voilà pourquoi on a engagé Arnaud, en plus j ‘avais de très bons renseignements sur lui au niveau de l’état d’esprit, il rentrait parfaitement dans les critères qu’on recherchait.
Ce n’est pas si facile d’attirer des joueurs de Ligue 2 quand on monte du National ?
C’est vrai que c’est plus compliqué. L’année dernière, pour mon premier mercato en National, on était un club qui faisait partie du Top 5, c’était plus facile. Là on est promu, il ne faut pas se voiler la face, il y a de grosses écuries devant nous. Maintenant on a des choses aussi à faire-valoir, c’est ce que je m’attache à faire tous les jours. Je suis persuadé qu’on va réussir à créer une belle équipe, garder surtout ce qui se passait bien cette année en se renforçant avec quelques garçons. C’est pour ça qu’on a bien ciblé les postes, les profils et puis on espère pouvoir attirer les garçons qu’on a envie même si ce n’est pas facile. On a de la concurrence, à nous d’être bons dans notre discours et de donner envie aux joueurs d’adhérer au projet de l’US Orléans.
Quels sont les postes où vous souhaitez recruter ?
On souhaite se renforcer au niveau du milieu de terrain : on cherche un milieu relayeur, un milieu offensif côté droit. Un attaquant et aussi un voire deux joueurs pour compléter notre ligne défensive, voilà les contours. Avec le coach, on a déjà vu nos joueurs sous contrat en leur disant qu’on souhaitait recruter à ces postes-là pour qu’il n’y ait pas surprise. Mon effectif est au courant, la transparence est le meilleur moyen, il n’y a pas de surprise !
Si vous cherchez un milieu offensif droit, ça veut dire que Loris Arnaud ne reste pas ?
Il est toujours sous contrat, je l’avais relancé en décembre suite à des choix de carrière un peu bizarres. Il avait signé six mois plus un an en cas de montée donc Loris sera toujours là l’année prochaine.
Pour conclure, on voit régulièrement un club en provenance du National accéder en L1 en ne passant qu’une saison en L2… Ca vous donne des idées ?
C’est vrai qu’on s’aperçoit que ça devient de plus en plus fréquent. Maintenant, nous sommes des gens humbles et travailleurs, notre premier objectif va être de se maintenir en Ligue 2. Bien entendu, on y va avec de l’ambition, pas pour avoir peur mais pour montrer qu’on a les qualités pour pouvoir se maintenir en Ligue 2. J’en suis persuadé, c’est le message qu’on souhaite faire passer à nos joueurs.
Crédit photos : USOrléans