Jour de match pour le Clermont Foot qui reçoit ce soir le Nîmes Olympique. Un match crucial pour une équipe qui n’a pas encore remporté la moindre victoire depuis le début de l’année civile. Son coach, Régis Brouard, nous répond sur ce début d’année difficile avant d’évoquer les équipes qui produisent du jeu en Ligue 2. Et, pour conclure, on dévie un peu sur le Calva !
MaLigue2 : Votre équipe était bien à la trêve, pas loin du groupe de tête et depuis le début d’année le bilan comptable de 3 pts en 8 matchs (3 nuls et 5 défaites) est catastrophique ; comment l’expliquez-vous ?
Régis Brouard : C’est compliqué de trouver des explications rationnelles. On a malheureusement – je ne veux pas me retrancher derrière ça – eu beaucoup de malchance, un « troisième croisés » cette semaine, beaucoup de petits pépins. On a commencé l’année en ayant fait un nul à Troyes en concédant l’égalisation dans les arrêts de jeu, les scénarii des matchs qui n’ont pas voulu nous sourire et puis, inconsciemment, je pense qu’avec les points d’avance qu’on avait tout le monde s’est un peu satisfait de ça. On n’a pas fait les efforts nécessaires et quand vous tombez dans une spirale négative, on se retrouve à nouveau en difficulté : on fait partie de ces 10 équipes qui vont jouer le maintien.
Par rapport à ces buts concédés en fin de match, contre Troyes, à Caen ; même à Metz où vous craquez sur les 20 dernières minutes après les avoir bien embêté : ça fait partie de l’apprentissage du haut niveau, c’est de la naïveté ou autre chose ?
Non, ce n’est pas l’apprentissage ; j’ai suffisamment de joueurs d’expérience. On essaie toujours de chercher des explications, on fait un match plus qu’intéressant contre le leader ; les deux coups de pieds arrêtés à Caen : en plus, ce ne sont pas des situations de jeu sur lesquelles on est débordés. Ça ne veut pas tourner, mais ces deux matchs sont les conséquences de ce qu’on n’a pas très bien fait il y a deux mois. Le match contre Le Havre à domicile, contre Niort ; on s’est mis dans une forme de tranquillité qui n’avait pas lieu.
Le départ de Dembélé pose aussi des problèmes en termes d’efficacité offensive ?
On avait donné notre engagement à Mana qu’il aurait un bon de sortie, on l’a respecté. Même si on l’a remplacé numériquement par Idriss Saadi, qui a été blessé pendant 2 mois à Saint-Etienne, on attend qu’il revienne.
Du coup, vous recevez l’équipe de Nîmes pour un match capital dans l’optique du maintien…
Oui, c’était le discours de la semaine ; une semaine capitale et un match capital à préparer. Il y a eu des tensions en début de semaine, si on veut se sortir de cette mauvaise passe le seul bon remède est la victoire, qui ferait un bien fou à tout le monde. C’est primordial.
Et Nîmes est, à l’inverse, plutôt en forme depuis le début d’année. Que craignez-vous particulièrement chez cette équipe ?
Effectivement, ils sont sur une bonne série depuis 5 matchs, ils en mettent 4 contre Niort, une équipe une forme. Les choses tournent bien pour eux, tant mieux. J’ai presque envie de vous dire qu’on ne se préoccupe pas de Nîmes, le plus important c’est ce qu’on va mettre dans le match ce soir, les ingrédients pour pouvoir le gagner.
Concernant le groupe : Bockhorni est suspendu, Bettiol blessé, Hamdi également, Capelle n’est toujours pas prêt ?
Non, il n’a qu’une mi-temps avec la CFA2 ; on ne l’a pas envoyé la semaine dernière au Puy pour ne prendre de risques sur ce derby. Il va rejouer un match entier ce weekend. Et puis, on a une incertitude avec Thibaut Moulin.
La dernière fois on avait parlé du niveau de la Ligue 2, du travail défensif et la volonté de contrer. Vous ne trouvez pas qu’il y a cette année des équipes comme Metz, Troyes, Dijon et 2-3 autres qui ont comme envie première de créer du jeu ?
C’est vrai qu’il y a des équipes, Niort, Troyes, même Caen, qui sont dans la création. Metz, c’est différent, ils ne sont pas dans une préparation, ils vont à l’essentiel : très performants sur le jeu long, sur la récupération des deuxièmes ballons. C’est à partir du moment où ils ont récupéré ce ballon-là qu’ils essaient de faire le jeu, de créer, mais ils sont déjà dans une situation haute.
Et dans la préparation ?
Je trouve que la meilleure préparation du jeu c’est l’équipe de Troyes. Aujourd’hui, l’aspect technique et individuel ne nous permet pas de vouloir mettre le ballon au sol, de faire les décalages et maîtriser en étant patient sur tout un match. Je trouve que Troyes le fait très bien. Parce qu’avant tout, ils ont la qualité technique et individuelle des joueurs, une maîtrise collective. Un bon milieu de terrain, la participation des latéraux, il y a de la patience, ne précipitent jamais les choses, c’est propre ce qu’ils font. Malheureusement ils n’en sont pas toujours récompensé, ça ne correspond peut-être pas à ce championnat de Ligue 2. On peut prendre l’exemple de Nîmes aujourd’hui : c’est le prototype d’équipe focalisée sur l’attaque rapide et le fait de contrer l’adversaire.
Enfin, pour conclure plus légèrement, un site internet caennais « Esprit Malherbe » vous avait promis une caisse de Calva pour avoir battu Nantes l’année passée, vous penserez à leur réclamer ?
(rires) D’une, je n’ai jamais été au courant, de deux, ils ne me l’ont pas envoyé ! Si vous les connaissez il faut leur donner mon numéro de téléphone pour qu’ils me l’envoie, tiens ! Ça veut dire qu’ils n’ont pas respecté leur engagement. (rires)
Et si vous battez Lens prochainement, ils doublent la mise…
Qu’ils m’envoient déjà une caisse ! (rires) En plus, ils auraient pu venir me voir à Caen dernièrement, quand on est venu jouer là-bas !
Crédit photos : Clermont Foot