Avant Saison

Julien Redon, préparateur physique : l’entretien du joueur de Ligue 2 en vacances…

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Bryan Bergougnoux et Pascal Bérenguer en footing, dans la garrigue…

La fin des vacances approche pour les joueurs de Ligue 2. Comment ont-ils gardé la forme pendant ces cinq semaines de coupure ? Eléments de réponse avec Julien Redon, qui s’est occupé du programme de préparation physique des joueurs du Nîmes Olympique pendant leurs vacances…

MaLigue2 : Les joueurs professionnels bénéficient de 5 à 6 semaines de vacances. Durant cette période, le but de la préparation physique est de couper sans perdre trop le rythme ?

Julien Redon : Quand on sort d’une saison assez difficile , l’important est vraiment de récupérer mentalement, surtout sur les premières semaines pour couper vraiment avec le rythme de l’année. Se vider l’esprit au niveau football pour se ressourcer auprès de la famille, des amis. Après, l’idée est de continuer à faire un travail régulier, sur l’endurance et plus on s’approche de la reprise plus le programme est important à suivre : travail d’endurance, de renforcement musculaire et tout ce qu’on peut y mettre dedans…

Il y a donc plusieurs phases avec un premier temps de récupération complet où le joueur ne fait plus rien ?

Sur les 15 premiers jours, je les laisse vraiment tranquilles. En plus cette année, avec la Coupe du Monde, on a eu une semaine de plus donc les 15 premiers jours servaient à se ressourcer mentalement. Sachant qu’on commence à perdre aux niveaux des indices de forme et d’endurance au bout de deux semaines, c’est ensuite important de reprendre une activité mais autre que le foot et que la course : je leur préconise de faire du tennis, de la natation, des sports collectifs… Après ces deux semaines, ils ont un travail type de course, renforcement musculaire avec des jours et des récupérations bien précises.

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Le renforcement musculaire, en mode « crossfit » pour les joueurs du Nîmes Olympique. Crédit photo : NO

Lorsque les joueurs reprennent la course, c’est uniquement de l’endurance ou bien vous les faites déjà travailler en séances de fractionné ?

C’est évolutif. Si on prend le cas de cette année où on a eu cinq semaines de repos, en semaine 4 je leur fait un travail d’aérobie classique, de course en continue avec un rythme à respecter aux niveaux de l’allure et des pulsations. La semaine 5 c’est plus un travail de fartlek avec des variations d’allure, en travaillant le volume : pas des gros changements d’allure, à un rythme pas très élevé mais de façon à toucher un peu l’intensité.

A cela se couple un travail de renforcement musculaire ?

En ce moment, je suis sur du « crossfit » : tout ce qui est gainage, abdos, pompes, j’essaie de le faire sous notion de cardio. En même temps que le travail musculaire, il faut qu’il y ait le travail cardiaque, c’est le principe du « crossfit ». Je ne leur propose pas un nombre défini de pompes ou d’abdos mais un temps à respecter : admettons, ils travaillent sur 20 secondes en faisant le maximum possible, puis 10 secondes de récupération et ainsi de suite sur un bloc de 8 à 10 minutes. Je trouve ça plus intéressant que de répéter des séries de 40 ou de 50.

Chaque joueur ayant ses capacités propres, est-ce l’intérêt de faire travailler sur un temps convenu ?

Bien sûr. Les séries de 40 ne sont pas les mêmes en fonction du joueur. Sur 20 secondes de travail, je leur demande de donner tout ce qu’ils peuvent. Au fur et à mesure des séries et des progrès qu’ils peuvent faire, ils augmentent ensuite leur nombre presque inconsciemment.

Le programme est donc identique pour chaque joueur ?

C’est un programme type, hormis pour les joueurs blessés ou en phase de reprise en fin de saison. Pour eux, c’est un programme un peu plus poussé, un travail d’une semaine supplémentaire.

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La préparation invisible étalée à la vue de tous lors des premières séances de test…

Vous laissez une confiance totale aux joueurs durant cette période ou existe-t-il des moyens de contrôle ?

 On peut leur donner un cardio, mais ça n’est pas évident. Ils peuvent très bien les donner à des amis, ça s’est vu ! On fait confiance au joueur, quoi qu’il en soit c’est lui qui bosse. C’est ce qu’on appelle la préparation invisible. Quand on arrive et qu’on prépare les premiers jours d’entraînement, c’est à lui d’être prêt.

Les tests médicaux et physiques lors de la première journée de reprise servent à voir qui a fait son travail sérieusement ?

Il y a deux cas de figure : soit on fait les tests sur tapis dès les premiers jours pour évaluer les VMA, les seuils d’aérobie des joueurs ; soit on les fait après une semaine d’entraînement, ce qui nous a permis d’avoir des meilleurs résultats et de travailler à partir de ces résultats plus intéressants. Après, c’était un petit peu faussé même s’il n’y a pas eu de surprise : on a un peu moins vu les joueurs qui avaient plus ou moins « triché » pendant les vacances même si, a contrario, on a vu tout de suite les mecs qui avaient suivi le programme. Les deux méthodes sont intéressantes, c’est selon le souhait du coach aussi.

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