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Entretien ML2 – Saliou Ciss : « Effacer l’image qui me colle depuis un an »

A l’issue d’un mois tonitruant avec Valenciennes, Saliou Ciss a été désigné meilleur joueur de septembre par les internautes. Une formidable récompense pour l’ailier gauche qui, en l’espace d’un an, a changé du tout au tout. Sur la pelouse, il est avant tout redouté pour sa percussion, sa vitesse et sa finition.

MaLigue2 : Saliou Ciss, joueur du mois de septembre sur notre site. Vous êtes dans la période de votre vie ?

J’ai déjà connu des moments comme cela depuis que je joue au football, notamment à l’étranger. Mais depuis que je suis en France, c’est incontestablement le meilleur moment que j’ai pu vivre ici. Il y a de la satisfaction, bien entendu. Merci à tout le groupe de Valenciennes pour ce titre honorifique. Car c’est grâce à la solidarité du groupe.

Il y a un an, vous étiez dans une période un peu plus sombre en accumulant les cartons rouges. Comment s’est opéré le changement ?

Dans tout ce que vous voyez, il y a des hauts et des bas. C’était une période difficile, pour moi et Valenciennes. Je prenais un rouge à chaque sortie. Cela faisait du tort à Valenciennes. Il s’agissait de moments critiques, compliqués, qui m’ont mis dans le trou. Il faut avoir un mental de fer. Mais j’ai pu surmonter cela avec le soutien des équipiers, du coach Faruk Hadzibegic, qui est arrivé, qui m’a soutenu. Et puis, lors des vacances. Ma famille était derrière moi, ma mère, mon père aussi. Ils m’ont consolé. Mais surtout mon père, qui a été footballeur professionnel comme moi.

Votre père, que vous a-t-il dit ?

Depuis que je suis enfant, j’ai le sang chaud. Mon père m’a compris. Dès que je suis sur un terrain, même lors d’un jeu, je n’aime pas perdre. Je pleurais. Je rentrais à la maison, ma femme était dégoutée car elle ne savait pas avec qui elle allait parler (rire). Ce changement fait plaisir. Que ce soit à mon club ou à moi. C’est tout le travail de mes équipiers aussi.

Quand vous rentrez chez vous, cela chauffe donc moins ?

(rire) Oh oui, ça chauffe moins. C’est une grande satisfaction. Donc merci aussi à ma femme. Chapeau à elle pour m’avoir soutenu.

Avec le Sénégal, vous avez gagné 2-0 contre le Cap-Vert. Vous êtes dans une formidable période, que ce soit en sélection ou en club…

Avec la sélection, nous sommes dans une nouvelle génération. Nous sommes toujours en préparation. Nous devons toujours améliorer quelque chose. Nous sommes des frères. Nous avons été formés ensemble. On se connaît depuis longtemps. On a un groupe formidable. Nous avons fixé nos objectifs…

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Quels sont-ils ?

On peut impressionner le monde. Nous croyons en cela. Nous travaillons en ça avec le sélectionneur, son staff. En sélection comme en club, ce sont les mêmes objectifs.

Ce changement dans votre jeu vient-il aussi du fait que vous êtes monté d’un cran sur le terrain ?

Ce n’est qu’une ligne de 4. Quand tu es arrière gauche, tu es défenseur. Milieu, tu es davantage offensif. Il faut bien défendre pour mieux attaquer. Et puis, je connais cette position. J’étais ailier à mes débuts, en formation, et même attaquant de pointe. Faruk Hadzibegic m’a beaucoup orienté. Je commence à reprendre mes repères. Mais vous savez, c’est juste le groupe qui fait tout.

« Etre champion »

Le groupe, vous n’avez que ce mot à la bouche. C’est la grande force valenciennoise ?

Totalement. Il y a plein de fous dans ce groupe, plein de fous. Mais quand on est à l’entraînement, on se chamaille, on veut toujours gagner. Il faut nous voir à chaque entraînement. Quand une équipe perd, il y a du chambrage. Cette motivation prouve que les joueurs veulent aller vers l’avant. On veut continuer sur cette lancée.

Jusqu’à où ?

Etre champion. C’est notre objectif. On est tous convaincus que l’on peut devenir une grande surprise. On ne fait pas partie des favoris. Mais on va surprendre beaucoup de monde.

Personnellement, vous vous êtes fixés un nombre de buts à atteindre ?

Au départ, ce n’était pas forcément marquer beaucoup de buts.

C’était de ne pas prendre de cartons ?

(Rires) Effacer l’image qui me colle depuis un an. Pour moi, c’était l’objectif. Je voulais montrer que Saliou Ciss n’est pas un bad-boy. Je ne suis pas agressif. Je ne suis pas méchant. Il y a simplement des moments comme ça qui arrivent à des moments donnés. Je suis cool avec tout le monde. J’ai mon caractère, oui, mais sans plus. Je voulais montrer le vrai Saliou Ciss, sympathique sur tous les plans. Je ne prends aucune décision pour faire mal. Sur la pelouse, j’ai des adversaires, mais aucun ennemi. Le vrai Saliou Ciss, ça continuera jusqu’à la fin de la carrière.

Propos recueillis par Laurent Mazure

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