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Bilan – Sochaux : Ledus dans le dur

Pour sa première année à la tête du FC Sochaux-Montbéliard en Ligue 2, le groupe chinois Ledus a connu de nombreuses difficultés : changement d’entraîneur en cours de saison, motion de défiance prononcée par l’ensemble des groupes de supporters et maintien acquis in extremis… Une saison à peine sauvée par une demi-finale de Coupe de France contre l’OM à Bonal. Sochaux est attendu au tournant pour 2016-2017.

Sans se concerter, leur premier mot pour évoquer la saison sochalienne écoulée est similaire : « catastrophique« . Pour le supporter Jon Bon Bonal (et membre du site La Bande à Bonal), comme pour le journaliste de Foot365 et spécialiste du FCSM, Rémi Farge. Il faut dire qu’en près de 90 années d’existence, le club du Doubs n’avait jamais connu classement aussi faible, c’est-à-dire une 15e place finale en Ligue 2. Bien loin des ambitions initiales de remontée pour un bastion fort du football français, qui entamait sa deuxième saison consécutive loin de l’élite.

Alors est-ce un hasard si ce pire classement arrive au moment où le fondateur historique Peugeot laisse la place au groupe chinois Ledus, spécialisé dans l’éclairage électronique mais totalement novice dans le foot ? Certainement pas. Certes, le président Li ne feint pas son attachement au FCSM. Il assiste dès qu’il le peut aux rencontres, et affiche un visage plus que radieux en cas de victoire. Mais la passion ne suffit pas, et Ledus s’est vite rendu compte qu’un budget conséquent (16,5 millions, soit le 3e de la division) n’amène pas forcément les résultats sans un véritable travail de fond.

« La satisfaction, c’est la saison des jeunes »

Ramaré_Sochaux
Pas de naufrage, mais un bon Ramaré pour Sochaux

« Le bilan est forcément négatif, la nouvelle direction a sous-estimé la tâche« , estime Jon. « Mais la saison est paradoxale. Si on se penche sur les stats, sur le ratio des tirs cadrés par rencontre par exemple, on se rend compte que le classement ne reflète pas le potentiel réel de l’équipe. On a dominé pas mal de matchs sans parvenir à concrétiser. On a manqué d’efficacité dans les deux surfaces. Devant, Karl Toko-Ekambi a perdu confiance, Cissé a été souvent blessé. Derrière, ça a été un gros chantier : Mignot, Vivian ou Collaço ont disparu, et Werner a été blessé alors que ses remplaçants ont commis des boulettes au sein d’une arrière-garde expérimentale.« 

Malgré tout, le FCSM a clôturé sa saison avec la troisième co-meilleure défense du championnat. Et c’est sans doute ce qui l’a sauvé du National, avec un maintien acquis lors de la 38e et dernière journée à la suite d’une dernière victoire contre Clermont (2-0). Car ce « chantier » de la défense a permis à des joueurs de se révéler dans un contexte compliqué de survie. « La seule satisfaction, c’est la saison des jeunes« , pose Rémi Farge. « Il y a encore eu une demi-finale de Gambardella, et Jérôme Onguéné et Jeando Fuchs notamment se sont imposés en équipe première« . Des révélations, certes bénéfiques, qui masquent en fait surtout un recrutement estival raté. « A part Ramaré au milieu, qui a été blessé et qui a fait du bien lors de son retour, les autres ont déçu sur le plan offensif. On attendait beaucoup de Florian Martin par exemple, qui a fait un seul bon mois alors qu’il restait sur le titre de meilleur passeur de Ligue 2. » Des ratés qui ont poussé les nouveaux dirigeants à se passer des services du responsable du recrutement Bernard Maraval, un ancien du club.

Le moment fort de la motion de défiance

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Le parcage à Lens

Viré,tout comme l’entraîneur Olivier Echouafni, remercié après 6 journées et un départ raté. Mais fallait-il le laisser poursuivre dès le départ, après une première saison précédente déjà bien poussive ? « On fait tous les meilleures prédictions après-coup, je pense que c’était une décision pour rassurer et ne pas tout changer direct« , pense Jon Bon Bonal. L’arrivée d’Albert Cartier sur le banc ne souffle elle en tout cas aucune contestation. « On fait mille fois confiance au staff en place, il a fait du super boulot sur un groupe mal bâti« , poursuit Jon. « Il a amené un discours plus positif, il était plus souriant, plus enthousiaste avec les supporters et il n’a jamais lâché malgré les résultats« , constate Rémi Farge. Petit regret en revanche pour ces deux suiveurs assidus du FCSM : le changement de philosophie de jeu opéré par l’ancien coach messin en cours de route. D’abord ambitieux, puis plus frileux dans un second temps. « Le match déclic, c’est à Metz lors de la reprise. On leur marche dessus, puis au final on perd à 11 contre 10 (0-1, J20)« . Derrière, le pragmatisme est mis en place par le technicien pour sauver les meubles, avec succès.

Ledus doit donc désormais apprendre de ses erreurs pour la saison prochaine, et n’a pas que des torts non plus. Moment très fort de la saison, la motion de défiance prononcée en janvier par l’ensemble des groupes de supporters a par exemple été bien perçue par la direction. Jon Bon Bonal explique : « Ils ont joué le jeu, on les voit régulièrement. La reconstitution de la Tribune Nord avec les Ultras est une bonne chose. Quand on voit qu’il y a eu presque 20 00 personnes pour le dernier match contre Clermont, le potentiel est là. Les dirigeants ont su mettre des mots qui vont bien pour expliquer leur projet, maintenant on attend les actes. On va déjà regarder le recrutement, et ça va être la clé de la saison prochaine.« 

« On va voir si Ledus est capable de tenir 3 ans »

Sochaux peut-il donc clamer de nouveau son ambition de montée la saison prochaine ? « On a aucune certitude. Il faut attendre le mercato, il y aura beaucoup de changements. Mais je vois mal comment on peut passer de la 15e place au trio de tête« , tempère Rémi. « La Coupe de France a été un trompe-l’œil, et même si le FCSM a battu des clubs de L1, cela ne veut pas dire que l’effectif avait ce niveau, on l’a vu. Non, le vrai test sera de voir l’évolution de Ledus pour la saison 2017-2018, car Peugeot sera alors définitivement parti. On va voir s’ils sont capables de tenir 3 ans à la tête du club.« 

Dorian Waymel

 

Vos commentaires :

  1. Clyde

    Maraval n'a pas été viré pour des raisons de recrutement, mais par règlement de compte de la part de l'entourage mulhousien de Li.

    1 réponse

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