A 32 ans, Jérôme Le Moigne a changé d’orientation cet été. Cap au Sud. Et pas qu’un peu. Exit l’Artois et Lens, bonjour la Corse. Le milieu défensif passé longuement par les Ardennes et Sedan s’est engagé au Gazélec Ajaccio. Un nouveau challenge après une relégation chez les Sang et Or. Mais promis, l’ex-capitaine lensois n’a pas froid aux yeux. MaLigue2.fr profite de la trêve internationale pour aller à sa rencontre. Voici la première partie de son interview.
MaLigue2 : Bonjour Jérôme, malgré votre présence en Ligue 1, la L2 ne vous oublie pas. Comment se passe votre adaptation du côté des promus ?
Superbement bien. C’est dû également aux personnes que je connaissais déjà au club. Par exemple certains joueurs ou le directeur sportif. Je suis arrivé mi-juillet, j’ai pu faire toute la préparation d’avant-saison avec le groupe, puis j’ai enchaîné sur les matchs amicaux. Cela m’a permis de me fondre dans le moule de ce club, qui possède une forte identité.
Question identité, c’était déjà pas mal à Sedan puis à Lens. Ajaccio est donc un club qui vous correspond ?
Chaque club a son identité propre, sa ferveur. Lens, c’est incomparable. Mais là, il existe une réelle ferveur aussi, une grosse identité. C’est un club qui a passé les échelons inférieurs assez vite. Un club qui essaye de se professionnaliser. Il y a eu la construction d’une nouvelle tribune, d’un nouveau terrain d’entraînement, d’une nouvelle salle de musculation. Le club évolue tout en gardant son identité. Il ne se prend pas pour un autre. Il sait rester sur ses bases tout en affichant ses valeurs, comme un gros caractère !
Passer de Bollaert à Ange-Casanova, mais surtout de la Gaillette à Baléone, c’est un sacré changement non ?
Je le savais en signant ici. Je connaissais le confort de la Gaillette. Mais j’ai 32 ans. Je viens d’effectuer 3 ans au RC Lens où j’ai vécu 3 belles années. Nous avons joué en Ligue 1, j’ai pu évoluer dans Bollaert. Cela a été énorme. Mais nous arrivions à la fin d’un cycle. Le Gazélec s’est manifesté avec son objectif de maintien. Il existait un véritable challenge à rejoindre cette entité. Et puis cela me correspond. C’est un club qui me ressemble, avec de l’humilité, de grandes valeurs.
N’empêche que, comme l’an dernier, vous vous aventuriez dans une saison « galère », à vous battre match après match pour le maintien…
Mais je ne sais pas si j’ai les qualités pour évoluer en Ligue 1 dans un club qui ne joue pas le maintien. Au contraire, ces objectifs, comme joueur, sont très excitants à atteindre. Il existe une excitation de réussir. Qui plus est avec le plus petit budget, le qualificatif de petit poucet. Certes, nous ne contestons pas cette étiquette. Sur le pré, en revanche, on prouve que l’on peut faire mal.
« A force de se prendre des claques, on s’est dit des vérités«
Il y a 4 semaines, on ne donnait pas chère de la peau du Gaz. Et puis là, 3 succès de rang. Un petit miracle. Que s’est-il passé ?
On jouait dans cette Ligue 1 sans vraiment se battre. Mais si on doit descendre en Ligue 2, ça sera en s’arrachant, en se battant. Nous avons pris conscience de cela. Nous n’abordions pas les matchs en nous disant que l’on doit le gagner. La priorité était de ne pas perdre. On ne se lâchait pas à 100%. A un moment donné, à force de se prendre des claques, on s’est dit certaines choses aussi, des vérités. Ca fait du bien ! Il y a eu ce déclic contre Nice. Un nouveau système de jeu a été mis en place. Cela nous permet d’aller de l’avant. De mettre de la folie dans notre jeu. Nous sommes récompensés. Mais le maintien passera par un bon parcours à domicile.
Vous avez recollé au peloton. Des ambitions naissent ? Ou plutôt, un état d’esprit nouveau apparaît ?
On ne va pas s’enflammer après ces 3 victoires. Oui, c’est bien d’avoir recollé aux équipes du dessus. Pas mal de personnes nous enterraient déjà. Nous avons relevé la tête de fort belle manière. Cela nous permet de revenir. Et puis de montrer qu’on peut bousculer du monde !
Personnellement, comment vous sentez-vous dans ce nouveau collectif ?
Plutôt bien. J’ai encaissé la préparation difficile. Nous avons aussi pas mal de recrues. Tout le monde n’était pas au même niveau de préparation. Il y a donc eu du retard à l’allumage. Sur les 13 matchs, j’en ai joués 10 comme titulaire. Il existe un peu de concurrence. C’est bien, ça permet de concerner tout le monde.
Petite confidence, avec Kader Mangane, Alassane Touré et Alex Coeff (tous d’anciens Lensois), ça parle ch’ti dans le vestiaire ?
(Eclat de rire) Alexandre Coeff est un gars formé à Lens, et il reste très attaché au club. Je le ressens comme ça. Oui, c’est vrai, on est pas mal d’ancien Lensois. Et oui, ça parle du RC Lens.
Propos recueillis par Laurent Mazure
Rendez-vous à midi pour la seconde partie de notre entretien
Le gazelec s est un truc de fou rien d etonnant car en corse il y a 4 clubs dans les 3 divisions nationales. Il y a 10 ans le gaz faisait l ascenseur entre le cfa et le national.Ceci veut dire que dans le sport meme pro rien n est impossible.