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Bernard Maraval décortique le mercato du FC Sochaux

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Le FCSM a un nouveau logo, un nouveau président, un nouveau directeur, de nouveaux joueurs, bientôt un nouvel entraîneur…

Le recrutement du FC Sochaux durant le mercato d’été est de ceux qui nous ont le plus séduit. Entre théorie et pratique, papier et terrain, il reste un gouffre important à franchir, sur lequel butte actuellement l’équipe sochalienne. Nous avons cherché à en savoir plus auprès du responsable de la cellule de recrutement du FCSM, Bernard Maraval. Entretien.

MaLigue2 : Comment se déroule la préparation d’un mercato estival ?

Bernard Maraval : A la fin de la saison, on essaye d’anticiper les faiblesses que l’on peut avoir et les éventuels départs. A partir de là, on cherche à cibler les postes importants pour amener une plus-value à l’équipe. Après, on détermine quel est le budget alloué au recrutement, ainsi que la masse salariale, pour pouvoir éventuellement enclencher des discussions sur des profils qui ont été observés au long des mois précédents.

Avec une capacité d’adaptation selon les éventuels départs imprévus qui peuvent se produire durant le mercato ?

La difficulté c’est qu’on ne peut jamais rien prévoir véritablement, on est toujours à la merci d’un joueur qui annonce, au dernier moment et alors que tout va bien, qu’il a une offre et qu’il veut partir. Après, tout dépend de la position et la politique du club : le garder à tout prix, le laisser partir… On est toujours dans des situations très ambiguës, très difficiles à gérer. Si on le garde contre sa volonté et qu’il n’est pas performant, cela nous sera reproché ; si on le laisse partir également. Quelle est la meilleure réponse ? Ce sont toujours des choix peu évidents, qu’il faut essayer de faire au mieux pour garder le meilleur équilibre possible.

« Je ne prends aucune décision tout seul »

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Sochaux a-t-il ramé pour signer Ramaré ?

Un joueur qui veut partir mais à qui on propose une revalorisation salariale pour le garder, cela entre aussi dans votre domaine de compétences ?

C’est un travail d’équipe. Je ne prends et n’ai pris aucune décision tout seul. Aujourd’hui, notre nouveau directeur général a d’ailleurs pris, de par son expérience, plus de responsabilités sur le sportif. C’est lui qui décide de tout aujourd’hui. Avant, mon travail était d’amener des dossiers par rapport à des profils recherchés, tout en étant en concertation parfaite avec le coach. Aucun joueur n’a été recruté sans l’accord du coach. Tout se faisait avec lui, le président Pernet et Emmanuel Desplats (ndlr : le directeur administratif). La cellule de recrutement ne prenait aucune décision toute seule, et c’est encore moins le cas aujourd’hui.

C’est à dire que vous amenez les dossiers, vous voyez avec le coach et la direction sportive ceux qui vous paraissent les plus intéressants et le directeur général tranche ensuite ?

Tout à fait. C’est pour ça que le rôle de responsable du recrutement est en fait un titre de responsable de la coordination du recrutement. En fonction des moyens que l’on nous donne, on essaye de cibler au mieux. Même si parfois on essaye de convaincre des opportunités un peu au-dessus de nos moyens, en leur vendant un projet. Après, et c’est un facteur important, le coach entre dans le jeu pour essayer de mettre la dernière pierre et convaincre le joueur de venir avec nous.

« Dès qu’un joueur a un contact en Ligue 1, il ne veut plus entendre parler de Ligue 2 ! »

Parlons des joueurs recrutés : vous avez réussi à prendre des top joueurs Ligue 2 avec Florian Martin et Johan Ramaré. C’est plus intéressant de prendre du très bon joueur de Ligue 2 que du joueur correct de Ligue 1 à relancer ?

Les deux joueurs étaient intéressants, on essayait de faire la meilleure équipe possible. L’ambition du nouveau propriétaire était de monter une équipe ambitieuse, c’est toujours agréable d’entendre de la part de son propriétaire : « Je veux remonter en Ligue 1 ». C’est vrai que ça nous a motivé. L’objectif était de trouver des joueurs dont on espérait qu’ils allaient répondre rapidement aux exigences de la Ligue 2. L’intérêt était de se positionner très vite sur des « top Ligue 2 », sauf que la concurrence a été impossible avec des écuries de Ligue 1 qui sont venues très vite se positionner sur des postes que nous avions ciblé. Nous avons perdu 2-3 dossiers voire plus, sur des joueurs qui sont partis rapidement en Ligue 1.

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Florian Martin, top joueur de Ligue 2

Vous deviez être très étonné que Florian Martin n’ait pas été convoité par la Ligue 1 ?

Oui, surpris. Ça faisait deux ans et demi qu’on le suivait, on l’avait déjà vu à Carquefou. On a vu son évolution, il a encore une marge de progression mais c’est vrai que j’ai été surpris que des clubs ne tentent pas le pari immédiat. Après, il a encore besoin de travailler et de jouer pour passer une étape, on espère qu’elle le sera avec nous.

Vos difficultés à faire signer les meilleurs joueurs de Ligue 2 vous ont incité à aller chercher des joueurs en Jupiler Pro League ?

Le problème pour la Ligue 2, c’est qu’il y a beaucoup de dossiers inaccessibles pour nous : les joueurs ne veulent plus entendre parler de Ligue 2 dès qu’ils ont un contact avec un club de Ligue 1. On peut aussi le comprendre, même si cela reste discutable quand certains partent pour être sur le banc alors qu’on leur proposait de jouer un rôle ambitieux dans cette division. Ça se respecte, mais on a vu qu’on ne peut malheureusement plus atteindre beaucoup de joueurs de Ligue 2, malgré un projet ambitieux. Nous n’avons pas de moyens incommensurables, intéressants mais pas suffisamment forts pour offrir des salaires de folie et convaincre des joueurs.

D’où l’obligation de suivre les championnats limitrophes, voire beaucoup plus lointains, pour essayer de trouver des opportunités de joueurs qui pourraient répondre à nos attentes sportives tout en rentrant dans un cadre financier. On peut trouver de très belles opportunités, même si l’adaptation par rapport à un championnat qui est très dur n’est pas facile.

L’erreur a été de croire qu’avec l’arrivée d’un propriétaire chinois, on allait signer des chèques en blanc ! Il y a eu un effort de fait mais le budget n’a pas non plus été triplé quand certains s’attendaient à ce qu’on offre des salaires de folie…

Fin de la 1ère partie, retrouvez la suite de l’interview de Bernard Maraval ici.

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